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Les bénéfices de l’agriculture cellulaire

Environnement et écosystème

Les produits de l’agriculture cellulaire, en plus de ne pas nécessiter de tuer d’animaux, présentent un potentiel intéressant pour la protection de la planète. Il existe encore peu d’études sur l’impact environnemental de la viande cultivée, mais leurs résultats  semblent prometteurs. Ils suggèrent que les émissions directes de gaz à effet de serre seraient considérablement moins élevées, notamment par rapport à l’élevage bovin. 

Cependant, cette affirmation doit être nuancée en fonction de l’énergie utilisée dans la fabrication de la viande cultivée. Ainsi, plus nous utiliserons des sources d’énergie décarbonées, plus les émissions de gaz à effet de serre directes issues de la viande cultivée seront faibles en comparaison de l’élevage industriel conventionnel.

La consommation d’eau semble également moins importante pour la production de viande cultivée que pour celle de la viande d’élevage, et le processus d’eutrophisation qu’il engendre diminuerait considérablement. 

Le point fort de la viande cultivée réside surtout dans la très faible quantité de terres qu’elle nécessite. Or, aujourd’hui, c’est principalement le manque de surfaces agricoles disponibles qui pousse à la déforestation. Celle-ci exerce une pression sur les habitats naturels des animaux, menant à un effondrement rapide de la biodiversité, ainsi qu’à des quantités colossales de carbone libérées dans l’atmosphère. Le développement de la viande cultivée permettrait donc de rendre aux animaux de nombreux territoires et de stocker des quantités non négligeables de carbone, via la reforestation ou le déploiement de technologies de capture de carbone.

En résumé, la viande cultivée serait donc meilleure pour la biodiversité, meilleure pour le climat (et elle le deviendra de plus en plus à mesure que nous utiliserons des énergies décarbonées), produirait moins de déchets, tout en nécessitant moins d’eau et de terres.

Santé

La production de viande cultivée devrait presenter de nombreux avantages pour la santé humaine. Sa production ne devrait pas recourir à l’utilisation d’antibiotiques, permettant ainsi de lutter contre l’antibiorésistance. Les animaux d’élevage industriel consomment aujourd’hui environ la même quantité d’antibiotiques que les humains4, contribuant au développement de l’antibiorésistance. La production de viande cultivée dans un environnement stérile devrait réduire les risques de contaminations par des bactéries (listeria, E.coli, salmonelles…). La maîtrise du nombres d’animaux devrait permettre de contenir les risques de zoonoses (maladies animales qui se transmettent à l’être humain, telle que la maladie de la vache folle, la grippe aviaire et porcine). La possibilité de produire une viande sur mesure devrait également permettre de produire une viande avec le taux de graisse souhaité, de remplacer la graisse contenant des acides gras saturés (dont la consommation en excès accroît le taux de cholestérol) par des acides gras oméga-3 (rappelons que les maladies cardiovasculaires sont l’une des principales causes de décès dans les pays développés). Les producteurs pourraient aussi ajouter des compléments nutritionnels en fonction des attentes des consommateurs. Le poisson cultivé à partir de cellules serait exempt de métaux lourds et de plastiques. 

Sécurité alimentaire

Les produits de l’agriculture cellulaire pourraient jouer un rôle important dans la lutte contre la faim dans le monde. Des conditions climatiques extrêmes et des événements imprévisibles tels que des zoonoses peuvent conduire à l’indisponibilité d’aliments sains et sûrs dans différentes régions du monde. Avec le changement climatique, ces risques se sont aggravés et pourraient devenir une menace majeure pour notre approvisionnement alimentaire. L’agriculture cellulaire pourrait fournir un autre canal d’approvisionnement moins dépendant des contraintes inhérentes à l’élevage industriel, et aurait le potentiel de s’établir dans des endroits où les pratiques agricoles ne sont pas idéales.

Références

1. Et sur l’eutrophisation : Nemecek, T.; Poore, J. (2018-06-01). “Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers”. Science. 360 (6392): 987–992. doi:10.1126/science.aaq0216

2. Machovina, B.; Feeley, K. J.; Ripple, W. J. (2015). “Biodiversity conservation: The key is reducing meat consumption”. Science of the Total Environment. 536: 419–431. doi:10.1016/j.scitotenv.2015.07.022

3. https://en.wikipedia.org/wiki/Antibiotic_use_in_livestock