Lorsque les consommateurs sont correctement informés sur la viande cultivée, la plupart sont prêts à payer environ 40 % de plus que pour la viande conventionnelle, selon une étude de l’Université de Maastricht (UM), où le professeur Mark Post a créé en 2013 le premier hamburger cultivé en laboratoire du monde. Depuis, à l’UM, et pour la première fois, une étude sur l’acceptation par les consommateurs de la viande cultivée a été menée, dans laquelle les participants ont pu réellement goûter de la viande étiquetée « viande cultivée en laboratoire ». Les résultats des chercheurs de Maastricht ont été publiés aujourd’hui dans la revue scientifique PLOSONE.
Dégustation
Technologie alimentaire émergente, l’un des principaux défis auxquels est confrontée la viande cultivée est l’acceptation par le consommateur. Pour mieux comprendre les facteurs expliquant l’acceptation des consommateurs et la perception sensorielle de la viande de culture, les scientifiques de l’UM ont organisé une dégustation pour 193 participants néerlandais. Ils ont été invités à goûter de la viande, et ne savaient donc pas à l’avance qu’on pouvait leur proposer de la viande cultivée. Les participants étaient divisés en trois groupes ayant la même répartition selon le sexe et l’âge. Le premier groupe a reçu des informations sur la qualité et le goût de la viande cultivée, le second sur ses avantages sociétaux et le troisième sur ses bénéfices pour les consommateurs. Les participants ont ensuite rempli un questionnaire et se sont vu offrir deux morceaux de hamburger, l’un portant la mention « conventionnel » et l’autre « cultivé ». Mais en réalité, il s’agissait de deux hamburgers ordinaires. Les 193 Néerlandais ont goûté la viande « cultivée ».
Malgré l’absence de différence objective entre les deux échantillons, les participants ont évalué le goût du hamburger « cultivé » comme meilleur que celui du hamburger « ordinaire ». Ainsi, 58 % des participants ont déclaré qu’ils seraient prêts à payer plus cher pour de la viande cultivée, en moyenne 37 % de plus que le prix de la viande ordinaire. Le degré d’information était, en fin de compte, le plus important facteur prédictif de l’acceptation par les consommateurs.
Confiance des consommateurs
Partout dans le monde, de jeunes entreprises travaillent avec enthousiasme au développement de la viande cultivée, du poulet au thon. Les premiers produits à base de viande cultivée devraient être disponibles dans les restaurants gastronomiques dans un avenir proche, et cette dernière devrait se retrouver dans les rayons des supermarchés d’ici 2030. La confiance des consommateurs est l’un des facteurs de succès les plus importants.
« Cette étude confirme que la viande cultivée est bien accueillie par les consommateurs si ceux-ci sont bien informés et si les avantages sont clairement identifiés », explique Mark Post. « Ces dernières années, cela a également conduit à une plus grande acceptation. L’étude montre également que les consommateurs sont prêts à manger de la viande cultivée si on leur en propose. »
Nathalie Rolland, chercheuse à l’UM, a ajouté : « J’ai été surprise par les résultats de l’étude et le niveau d’acceptation des participants. Cette étude montre l’importance d’une information fiable et accessible pour les consommateurs. Il est intéressant de noter que tous les participants étaient prêts à manger un morceau de viande qu’ils pensaient être cultivé. C’est bien plus qu’une simple acceptation verbale ».
Lien vers le communiqué de presse de l’université de Maastricht : https://www.maastrichtuniversity.nl/news/people-will-pay-premium-cultured-meat-if-given-right-information