Une nouvelle enquête montre des marchés importants pour la viande cultivée et un mouvement vers des régimes alimentaires réduits en viande en Allemagne et en France.
L’étude, publiée dans la revue Foods par une équipe de recherche internationale de l’Université de Bath (Royaume-Uni), de l’Université Bourgogne Franche-Comté (France) et d’Ipsos (Allemagne), constate que les régimes sans viande sont de plus en plus acceptés en Allemagne et en France – bien que la tradition et la culture influencent encore les comportements, en France en particulier.
Pour leur enquête, les chercheurs ont interrogé 1000 personnes dans chaque pays en leur posant une série de questions sur leurs habitudes alimentaires, ainsi que sur leurs réflexions sur la viande cultivée – c’est-à-dire la viande produite sans élever ni abattre d’animaux. Cette nouvelle méthode de production de viande reproduit le processus biologique de construction musculaire dans des conditions contrôlées.
Leur analyse a révélé que seulement 45 % des répondants allemands se sont identifiés comme des consommateurs de viande/omnivores et que 31 % suivent activement un régime flexitarien ou de réduction de consommation de viande. La consommation de viande était plus courante en France, où 69 % se sont identifiés comme des consommateurs de viande/omnivores et 26 % suivant un régime flexitarien.
L’étude révèle également des marchés prometteurs pour la viande de culture dans les deux pays. Si la majorité des consommateurs en France et en Allemagne n’avaient toujours pas entendu parler de la viande de culture, 44 % des Français et 58 % des Allemands interrogés ont déclaré qu’ils seraient prêts à la goûter, avec 37 % des consommateurs français et 56 % des Allemands prêts à en acheter.
L’enquête a révélé que les messages en faveur de la viande cultivée qui se concentrent sur la résistance aux antibiotiques et la sécurité alimentaire étaient plus convaincants que ceux qui se concentrent sur le bien-être animal ou l’environnement. Les consommateurs ont également indiqué qu’ils seraient plus susceptibles de consommer de la viande cultivée qui n’est pas génétiquement modifiée.
L’auteure de l’étude Nathalie Rolland a déclaré : « Nous pouvons nous attendre à voir un intérêt croissant pour les nouvelles protéines, y compris la viande cultivée. D’abord, la familiarisation avec ce concept tend à augmenter son acceptation et la volonté de consommer cette viande. Ensuite, ces données ont été collectées avant l’épidémie de COVID-19, une maladie zoonotique qui a amené de nombreuses personnes à réexaminer le rôle des animaux dans notre système alimentaire. »
Cette étude a reçu un financement du projet INNOV de l’INRAE, de ProVeg International et d’Aleph Farms.
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